Le pays s’effondre mais les artisans du milieu culturel gardent le rythme. Les 30 et 31 mars ont été riches en activités dans le cadre de la clôture de la première édition de « Rasin rekonsilyasyon : festival memwa pou lapè » organisé par le projet « Fanm Djanm pou lapè ak rekonsilyasyon » à Henfrasa. Dans cette pléiade d’activités, un spectacle de théâtre en fait partie et celui-ci, dénommé « Zegui », a capté les regards.
« Zegui », une pièce de théâtre en grande majorité gestuelle, a mis en scène six (6) femmes comédiennes et 5 musiciens. Sous la direction de Yves Marie Gustave avec la collaboration de Ronald Vital comme metteur en scène et Wilmise Dorlus comme assistante à la mise en scène, ce spectacle a offert une prestation poignante liée à la situation actuelle du pays.
Une sensibilisation dans le but de penser la reconstruction d’Haïti, une mise en valeur des jeux traditionnels haïtiens, compilation de chants, danses et textes, tout pour décrire « Zegui » dans une perspective
de faire immerger l’assistance dans des histoires réelles de conflits dans les zones rouges. Il faut noter que les narrations ont été faites avec davantage de corps que de mots.
« 90% de corps et 10% de mots », lit-on dans un dossier soumis à la salle de rédaction par Yves Marie Gustave, le directeur artistique.
Le peu de textes du spectacle comprend tous une phrase symbolique « Chak zegui se yon kri delivrans ». C’est pour appeler à la résilience, à la liberté. Ce cri est symbole d’harmonie et de nouvelles voies pour le développement du pays.
Suivant les mots de M. Gustave, le pari est gagné. Le message du symbolisme et de solidarité a été communiqué à travers la mise en scène et c’est bien cela qui le pousse à mettre une étiquette de « réussite » sur la pièce.
Ledit festival a eu le support de l’organisation internationale CONCERN WORLDWIDE et a pour objectifs de « créer un espace où les femmes et les jeunes peuvent partager leurs histoires et être reconnu.es en tant que leaders, échappant à la réduction de leur identité à des victimes ou des bandits ; favoriser des processus de guérison collective par la (re) construction d’une mémoire fondée sur la réconciliation ». Présente en Haïti, il y a plus de vingt ans, cette organisation intervient dans des zones telles Cité-Soleil, Martissant par le biais des projets humanitaires et de développement.