TikTok, célèbre plateforme de partage de vidéos, se retrouve une fois de plus sous les projecteurs aux États-Unis, son avenir en tant que réseau social sur ce territoire étant remis en question. La Chambre des représentants américaine vient de voter une proposition de loi exigeant que la plateforme coupe ses liens avec la Chine, ce qui pourrait entraîner son interdiction sur le territoire américain.
Cette décision fait suite aux préoccupations exprimées à plusieurs reprises par les autorités américaines concernant la collecte et l’utilisation des données des utilisateurs par TikTok, craignant qu’elles ne soient exploitées à des fins d’espionnage par le gouvernement chinois. Le 13 mars dernier, la Chambre des représentants américaine a franchi une étape décisive en votant une proposition de loi en faveur de l’interdiction de TikTok aux États-Unis.
Cela marque une nouvelle étape dans les actions politiques et juridiques entreprises à l’encontre de TikTok aux États-Unis. En 2020, Donald Trump avait déjà tenté d’interdire l’application par décret pour des raisons de sécurité nationale, mais cette interdiction avait été suspendue par les tribunaux. Sous l’ère Biden, le dossier prend donc une nouvelle ampleur, et si le Sénat vote en faveur de cette loi, ByteDance, la société mère de TikTok, pourrait être contrainte de vendre la plateforme à une entreprise américaine sous peine de disparition des magasins d’applications aux États-Unis.
Facebook, X, Google ne peuvent pas acheter TikTok, selon les lois sur la concurrence américaines. Mais pour l’instant, il semble qu’au moins une offre ait été déjà soumise. « Rumble », une plateforme vidéo, a récemment fait une offre pour acheter TikTok comme moyen de maintenir sa présence aux États-Unis, selon une publication sur le compte officiel de la plateforme sur X.
Cependant, des voix dissidentes se sont également fait entendre sur cette question, appelant à une approche plus nuancée et évoquant la liberté d’expression. On y retrouve notamment celle de l’ancien président Donald Trump qui a changé de ton après sa tentative de bannissement de TikTok en 2020.
Il est important de rappeler qu’en janvier 2024, Universal Music Group avait annoncé retirer ses chansons de la plateforme en raison de désaccords, notamment sur la rémunération des artistes et des auteurs-compositeurs. La géante de l’industrie musicale qui gère les droits de plusieurs grands artistes comme Rihanna, avait accusé TikTok d’« essayer de construire une entreprise basée sur la musique, sans payer la juste valeur de la musique ».
Cette proposition de loi largement adoptée soulève à nouveau le débat sur la véritable utilisation des données des utilisateurs et la sécurité nationale aux États-Unis. Une interdiction de TikTok pourrait avoir un impact sur les influenceurs et les créateurs de contenus qui utilisent cette plateforme depuis le territoire américain, parmi lesquels certains de nos compatriotes chez l’Oncle Sam.