Dénoncer, lutter, cela demande beaucoup de stratégies et de courages. Et à chacun ses stratégies. La gent féminine subit beaucoup d’injustices au sein de la société. Pour lever le voile, certaines femmes écrivent et d’autres, à part écrire, mettent leur voix sur ce qu’elles écrivent. Tel est le cas de Tchizie, une artiste qui débute à peine dans l’industrie. Elle est à suivre de très près.
La vie de Tchizie
La jeune artiste a été accueillie dans ce monde le 9 décembre 1999 à Port-au-Prince, capitale d’Haïti. Tchaïna Zamor, de son vrai nom, a été élevée ainsi que quatre autres enfants par sa mère Marie Marcuse Louis et son père Ores Zamor, à Tabarre. C’est une famille portée par la crainte de Dieu. L’aînée de la famille, après ses études classiques, a entrepris des études en Gestion des affaires à l’Ecole Nationale Supérieure de Technologie (ENST) et en administration publique à l’Institut National d’Administration de Gestion et de Hautes Etudes Internationales (INAGHEI).
Depuis toute petite, elle se voyait déjà dans la peau d’une artiste. Elle se dit très passionnée depuis le bas âge mais étant dans une situation embarrassante à cause de ses parents, la vingtenaire ne pouvait déployer ses ailes pour démontrer une bonne fois ce dont elle est capable. Malgré l’attitude de ses parents à son égard, son talent sera tout de même mis à nu.
*Ses premiers pas dans la musique*
Élevée à l’église, Tchaïna a su trouver un couloir pour montrer l’immensité de son talent de chanteuse. Toute petite, elle a remporté un concours de chant et en 2012, dans un club d’enfant, elle va être la cible de quelques organisateurs grâce à sa voix. Cela n’a pas duré car ses parents ne se montraient pas pour malgré les propositions faites à la fillette d’alors. Les années passent. Soutenue par ses ami.es, elle arrive à prendre place au sein de l’industrie musicale haïtienne.
Elle a déjà sorti deux projets : « Ou ante m » et Kite m pale ». Le second est plus marquant pour la jeune entrepreneure parce qu’à travers le son, elle a pu dévoiler, dénoncer les injustices subies par de jeunes gens au niveau même de leurs familles. « Kite m pale » est une façon à elle de se montrer prise par cette situation suivant ses dires, mais ne reflète pas sa réalité.
« C’est l’histoire de mes proches qui sont victimes de violence, j’élève ma voix pour eux », informe-t-elle.
*Autres bonnets de Tchizie*
La licenciée en Gestion des affaires ne fait pas que chanter la situation des « sans voix », elle s’allie aux côtés des organisations ayant pour vocation de les défendre. Elle est donc membre de plusieurs instances y relatives. Par ailleurs, Tchizie est Présidente Directrice Générale (PDG) d’une entreprise dénommée « Freskay » et d’autres projets sont en cours en vue d’élargir son entreprise.
Si, auparavant, elle n’a pas eu le soutien de ses parents, elle prend donc le soin de faire savoir que sa persistance, sa discipline et ses efforts les ont convaincus. Désormais, son père et sa mère montent à bord de la passion de leur fille.
« Pour une première fois, mes parents me supportent dans le secteur musical. Je me suis construite, fixée des objectifs puisque ces choses là me tiennent à coeur », confie-t-elle à la rédaction.