Le mardi 19 août 2025, C3 Éditions a procédé à la remise de la 6e édition du Prix Amaranthe, distinction littéraire dédiée à la mémoire d’Amaranthe Brutus. La cérémonie s’est tenue à Delmas 31, au siège de la maison d’édition._
Deux lauréats ont été récompensés : Jephte Pascal Junior Estiverne, pour la catégorie Poésie, avec « Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir », et Thelyson Orélien, pour la catégorie Roman, avec « Le rêve de la mer noire ».
Chacun a reçu un chèque de 200 000 gourdes ainsi que 500 exemplaires publiés de son ouvrage. Les organisateurs ont également profité de l’occasion pour inaugurer la salle Gary Victor et annoncer le lancement de la 7e édition du prix.
Le discours de Jephte, lauréat en poésie, suffit à mesurer la densité humaine et poétique de ce moment. Avec une humilité limpide, il a parlé de la poésie comme d’un acte de courage, celui d’inciser la douleur collective, de la recomposer en lumière et de nourrir la résilience d’un peuple.
Dès les premières lignes, le ton est donné : pas d’ivresse de victoire. Le poète écarte le mot « fierté » pour lui préférer un autre plus juste: Courage. Courage d’avoir écrit « Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir » en pleine précarité. Courage d’avoir transformé « la nuit la plus noire en aube possible ».
« À bout de souffle, j’ai rampé jusqu’à ma part de lumière », écrit-il, avant d’ajouter que « l’art s’invite dans la nuit la plus obscure pour indiquer le chemin du jour ». :
« Aujourd’hui, il ne s’agit peut-être pas de célébration de poèmes. Peut-être que je me réjouis en réponse au labeur de larmes, aux gravures de sang invisible, aux ombres. Il est question de survie. De quête de soi au milieu de tant d’autres qu’on prend pour soi. D’âme qui se régénère. D’homme qui naît chaque jour autre que lui-même. » affirme-t-il encore.
Pour Jephte Estiverne, ce prix n’est pas une distinction personnelle mais « le reflet de l’engagement et du militantisme de tout un peuple ». Il décrit le poème comme un « chemin vers la réparation de nos imaginaires éclatés », capable de ranimer les rêves que l’histoire a souvent relégués dans l’ombre.
Son discours dessine aussi une cartographie des solidarités qui l’ont porté : la famille dispersée mais soudée, les frères et sœurs infatigables, l’équipe fidèle, les ateliers littéraires, les amis de plume qui ont cru en un manuscrit encore fragile. De ces remerciements émane une force collective. Le poète ne se dresse pas en héros solitaire, mais en passeur de lumière. « Une torche ne s’éteint pas quand elle nourrit une autre », rappelle-t-il.
Ni lyrisme pompeux, ni condamnation outrancière. Seulement la force d’un poète qui choisit ses mots comme l’orfèvre ses gemmes. La poésie devient alors à la fois acte politique, geste d’humanité et acte de foi. Elle démontre la capacité d’un homme à rendre visibles les rêves fatigués, à redonner des couleurs à nos imaginaires.
Une vente-signature du recueil « Qu’importe si nos rêves peinent à fleurir » est annoncée pour le samedi 30 août 2025, au Centre Culturel Anne-Marie Morisset. L’ouvrage sera disponible au prix de 1000 gourdes, une belle occasion pour les lecteurs de se procurer ce recueil tant attendu.
Witensky Lauvince
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