Récemment de passage en France, à l’occasion d’une performance à Miss Haïti, le 15 juin, Anie Alerte a discuté avec le média, Haïti Inter. L’un des moments forts de cette entrevue a été l’évocation de son expulsion de l’église Adventiste.
Avant de devenir l’une des voix les plus présentes de la scène musicale haïtienne, Anie Alerte a prêté sa voix à l’église. Une aventure qui s’est soldée par une expulsion non souhaitée pour la jeune fille de l’époque. « Un jour, on a décidé de me radier de l’église. Ils m’ont infligé la honte en public. » commence t-elle.
Interrogée par la journaliste Tcheïta Vital sur la raison de cette exclusion, Anie n’a pas mâché ses mots. « Parce que j’ai porté un pantalon, je chantais dans le monde qu’ils ont prétendu. Mais Dieu est amour, le Grand Maître est amour, le plus grand des commandements c’est l’amour. Pourquoi me mettre à la porte quand je chante l’amour ? », se plaint la chanteuse.
Jusqu’à ce jour, cette décision des marchandeurs de salut éternel paraît perplexe pour l’interprète de « Pi bon zanmi m ». Elle continue « Je ne chantais rien de mal, et on m’a fait croire que l’accès à la chaire m’était interdit car j’étais impure. C’était injuste. » Cette mésaventure n’a pas freiné Anie dans son élan, elle a marqué le début d’un voyage dans divers horizons de la sphère religieuse.
« Malgré tout, j’ai fréquenté beaucoup d’autres religions, car j’étais dans la quête de moi-même. Je suis née et j’ai grandi dans l’adventisme, à mon expulsion j’ai connu des églises pentecôtetistes et baptistes. Il y avait toujours ce vide à combler et je suis redevenue adventiste. Et puis, un jour que je me suis dit que l’église n’est pas ma vraie place », confie l’artiste.
Aujourd’hui, Anie Alerte ne ressent plus le besoin d’appartenir à une religion, elle se dit en paix avec elle-même et cela fait son plus grand bonheur. « La nature m’a acceptée, et je suis en harmonie avec la nature, mon créateur, mes racines, celle que je suis. Je suis fille de la terre d’Haïti, j’ai de grands ancêtres et je m’aime », conclut-elle.