Il a fallu attendre un 18 novembre pour revenir en Coupe du Monde : à Willemstad, lors de la commémoration des 222 ans de la Bataille de Vertières, la sélection Haïtienne a validé son billet pour le Mondial 2026 en s’imposant (2-0) face au Nicaragua.

« Ayiti pral nan Mondyal FIFA 2026 », a posté la page officielle de la Concacaf sur Facebook, après la qualification historique des Grenadiers pour la Coupe du monde de football.

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Au Stade Ergilio Hato, les canons et baïonnettes ont cédé la place à des jambes fortes et motivées, ajoutées à une un rêve aveugle de rallier la plus prestigieuse compétition footballistique à l’échelle mondiale. Même si leur destin n’étaient pas totalement entre leurs mains, les Grenadiers ont joué leur partition, pour arriver au bout de ce rêve qui dure depuis bientôt 52 ans.

Neuvième minute, Don Deedson Louicius – aligné sur le flanc droit, remplaçant dans le Onze national de Danley Jean Jacques (suspendu), reçoit le ballon, combine avant d’éliminer deux adversaires à l’entrée de la surface de réparation. Sa frappe, sublime et précise, a le mérite d’être imparable. 1-0, dès lors une option prise sur la qualification directe par le biais du dernier tour des éliminatoires de la zone Concacaf.

Voulant jouer les trouble-fête, comme elle a réussi à le faire contre le Honduras lors de la journée précédente, la sélection Nicarguayenne a tenté, retenté. Aucun de leurs assauts – n’allons pas dire qu’ils se sont avérés si dangereux, n’ont pu inquiéter le dernier rempart Grenadier, Johny Placide, en confiance depuis sa prestation XXL contre le Ticos cinq jours avant.

Fin de première partie, les Grenadiers semblent perdus. Ils subissent. Résistent. Un seul objectif : garder la cage inviolée. Un passage à vide. L’arbitre siffle ce que bon lui semble. Et puis, une nouvelle lueur : Carlens Arcus place un centre sur la tête de virevoltant Rubens Providence. Sa reprise, smatchée, trompe A. Lopéz (45+1′). 2-0 pour rentrer aux vestiaires, aucune fulgurance sur l’autre terrain du groupe, billet en poche à la mi-temps.

On retiendra de la deuxième période des occasions manquées du côté des hommes de Sébastien Migné, alors qu’ils essayaient de creuser l’écart au mieux, le moindre but du Honduras face au Costa Rica leur serait fatal. Mortel. Saurait annihiler ce rêve porter par plus de 14 millions d’humains, s’étalant sur 27 750 km² et même jusqu’aux yeux du monde.

Coup de sifflet final à Willemstad, les cœurs demeurant battants. Les Grenadiers et leur staff, massés quelque part sur la pelouse, yeux rivés sur un écran diffusant les dernières minutes du match se déroulant au Stade national du Costa Rica, le score nul et vierge persistant alors que les coéquipiers de Navas jouent désormais à dix contre onze.

Fin de suspense : Aucun but inscrit dans l’autre match. Haïti brigue son ticket pour le Mondial Nord-américain et met fin à 52 ans d’attente. Et comme un symbole, il a fallu attendre le 18 novembre pour confirmer ce retour en Coupe du Monde. De la Bataille de Vertières à celle de Willemstad, le 18 novembre demeure pour l’Haïtien une date sacrée.