Dans la ville à Dany Laferrière, l’art tisse les humains. La culture se fait effectivement chair à Petit-Goâve. Nombreux sont les couloirs. À travers le slam, la peinture, la poésie, des jeunes Soulouquois laissent déjà leurs empreintes. Si la cité petit-goâvienne est cheminée, Myrtheau SML, de son nom de plume est bûche et, grâce au slam et à la poésie, il donne vie au feu. C’est du moins cette personnalité que la rédaction de Célébrité Magazine vous fait rencontrer par le biais de cet article.
Biographie de Myrtheau SML
Originaire de Petit-Goâve, il a fait connaissance de ce monde le 3 août 1991. Il y a vécu et a été élevé par ses parents, Jonhas Casséus et Simone Osias ainsi que le reste de la fratrie. Un total de quatre enfants. Pour ses études classiques, il a débuté à l’école Pierre Mendès France et les a achevées au lycée Faustin Soulouque. C’est dans ce dernier établissement qu’il va tomber amoureux de la poésie. Après le baccalauréat, il a opté pour les sciences juridiques à l’École de Droit et des Sciences Économiques des Cayes et le journalisme à l’ISNAC. Animé d’une curiosité intellectuelle hors pair, il a également suivi de multiples formations pour lesquelles il détient des certificats. Tels sont les cas de la peinture, de l’entrepreneuriat et la poésie.
Ses débuts dans le slam
Déjà absorbé par une folle passion pour la littérature, le jeune lycéen d’alors disait des poèmes dans des activités culturelles ayant eu lieu dans son établissement. En 2012, il fait la rencontre, par le biais d’un ami, d’un slameur, Grand Corps Malade et, depuis, il a eu un déclic. SML ne rêve donc que de slam, en plus de la poésie. Néanmoins, il prend le soin de souligner que ce slameur n’est pas son modèle.
« […] Le style d’écriture et la façon de dire de Souleymane Diamanka, un slameur, me plaît davantage« , nous confie-t-il.
Deux ans après cette rencontre, le poète s’y met. En effet, en 2014, il a débuté avec ce style. Le slam.
Mais il lui a fallu trois années de plus avant de s’aventurer dans cette ligne en tant que professionnel. C’était avec « Le slam c’est Waw « , un titre de l’album de Fou Conscient, un autre slameur et Petit-goâvien également.
Les réalisations et distinctions de Myrtheau SML
Suite à cette invitation sur l’album de Fou Conscient, le poète a mis à nu son premier disque. Un album de slam contenant dix titres appelé « FIRANMEZI ». On est en 2018. Trois ans plus tard, donc en 2021, un autre projet élargit le palmarès de l’artiste. C’est le cas de « MANTRAMOUR ». Ce dernier a été classé « Meilleur projet slam de l’année » par Haïti Magazine. Par ailleurs, il fait partie de nombre de réalisations ayant pour centre d’attention le slam. On cite : EQUINOXE, album de Fou Conscient, sorti en 2017; VWA-LYE POU AYITI, une collaboration de 9 artistes qu’il a dirigée, laquelle a été classée comme « meilleur projet de slam de la région de Palmes » par Absolue Magazine ; il a également co-réalisé le Festival Slam en Folie en Haiti, activité, qui, en 2021 a été la meilleure suivant les dires de la Fédération Slam Haïtien.
« Cette dernière distinction nous a comblés de bonheur« , informe-t-il.
La dernière parution du slameur est fraîche. C’était en début de ce mois de mai, soit le 4. Myrtheau Casséus a signé en cette date, son premier recueil de poèmes et slam dans sa ville natale. Il s’agit de « L’enfant de l’apogée 3 7 21 », un livre des Éditions couleur d’encre. Divisé en trois chapitres, chacun possède sept textes. Un recueil bilingue, créole et français dans lequel il expose, à l’entendre au moment de la vente signature, ses deux extrémités : un côté enfant et un côté mûri ; son extérieur et son intérieur.
À part deux des textes du recueil, « Slam’onde » que partage l’auteur avec Fou Conscient et Lyricomane N’Gobanie et « Ekstrè VWA-LYE POU AYITI », avec Fils des Mots, dont la toile sert de couverture au recueil, NLM et Diddy Skyman; les dix-neuf autres sont de l’écrivain. Il parle d’amour et fait savoir que :
« Le slam est cette nécessité
De faire cadencer les mots
Que tout Conscient porte en soi.
C’est une liberté d’expression
À peluche d’acier »
Fin de citation.
D’ailleurs, c’est bien pour cela qu’il se fait appeler Myrtheau SML (Slameur des Mots Libres).
Autres facettes du slameur
L’homme aux multiples bonnets n’a pas que la littérature qui lui comble de joie. Il est un amoureux du cinéma, de la peinture également. Il est à souligner qu’il est peintre et dessinateur et à défaut d’une carrière en tant que slameur, il serait acteur. Il avait l’habitude de jouer à des pièces de théâtre au lycée. Poète, slameur, juriste, journaliste, Myrtheau Casséus est ce jeune Petit-Goâvien qui se bat pour la vulgarisation du slam, dans son pays et même au-delà des frontières.