Né le 10 octobre 1996, le jeune écrivain-poète carrefourois Romy Jean François a jusqu’à maintenant offert à la génération future deux recueils de poésie en créole haïtien et un recueil de nouvelles en français.
Parcours de l’auteur
En tant qu’auteur, Romy Jean François estime qu’il a réussi d’une part parce qu’il a la chance de laisser une partie de lui dans le monde pour les générations futures et d’autre part, c’est qu’il marche dans le chemin que ceux qui ont produit avant lui ont tracé et ils trouvent en lui quelqu’un qui ne va pas rebrousser chemin, mais qui donnera espoir aux autres désirant d’emprunter le chemin à leurs départs.
En publiant son premier ouvrage «Nan Lakou Zonbi Veste» (2021), Romy Jean François a pris un risque énorme vu qu’il s’est lancé dans le domaine de l’édition sans aucune connaissance sur la manière dont cela fonctionne, il a perdu beaucoup d’argent, de temps et d’énergie. Cela a porté ses fruits puisqu’aujourd’hui il est son propre patron, son édition compte plus d’une douzaine de collaborateurs sans compter la quinzaine de livres qu’ils ont réussis, malgré tout, à publier en 3 années d’existence.
Romy Jean François et ses livres
Actuellement, Romy vient de terminer un recueil de poésie en français qui a pour titre «Cœur ensanglanté d’espoir» qui attend d’être publié.
Son roman «La lune n’est plus ce qu’elle était» attend toujours de trouver un éditeur vu qu’il a l’intention d’offrir ce livre à un public international plus vaste pour déconstruire certains discours.
Aussi, il travaille sur un roman en français qui sera un dialogue entre lui et ses futurs enfants. Par ailleurs, Romy a un roman inachevé dont il n’a pas encore le titre.
Son livre préféré parmi ceux qu’il a écrits, c’est «Nan Lakou Zonbi Veste» qui, pour lui, vient en première position, vu qu’il y a laissé sa vie d’étudiant, sa frustration envers le système, son envie de vivre et son désir d’aider les autres à trouver un chemin.
En deuxième position, vient «La lune n’est plus ce qu’elle était» – qui attend d’être publié – parce que cet ouvrage qui lui a permis de s’évader, de surmonter tous les obstacles et de trouver un sens à sa vie.
L’auteur avoue aimer aussi ses autres bouquins mais c’est deux-là lui ont pris jusqu’à six (6) années d’écriture, d’où cet attachement démesuré qui paraît tout à fait normal.
Pour ce qui est du livre qu’il a trouvé très difficile à écrire, Romy Jean François confesse qu’il s’agit de «La mort blanche» (2023), pour la charge émotionnelle, vu qu’en l’écrivant la femme qu’il croyait être la femme de sa vie, sa dulcinée, l’avait plaqué. Le jeune écrivain est passé par toutes les phases : dépression, anxiété, déni, auto-mutilation voire tentative de suicide. Ce sont ces 7 nouvelles sur différentes manières qu’on peut percevoir la mort qui lui a permis d’échapper à la mort physique.
Romy confirme avoir eu le plus de plaisir à écrire «Inana fas lorizon» (2023). À travers les pages de ce livre subdivisé en deux parties, l’auteur fait l’éloge du courage de la femme, de leur beauté et de l’amour qu’elle porte en eux dans la première partie; et dans l’autre, Romy a développé une sorte d’empathie au sort des femmes. Ce qui lui a permis d’accoucher des textes très vivants dénonçant la maltraitance que la société les fait subir en ce temps de crise.
La bibliothèque idéale de Romy Jean François
Sa bibliothèque idéale serait de voir des livres d’auteurs haïtiens, africains de tous les pays d’Afrique et antillais sur les étagères des bibliothèques et des librairies parce que, selon Romy Jean François, l’écriture c’est se donner aux autres alors il pense qu’il est temps de recevoir des connaissances ancestrales venues de ceux qui ont souffert comme nous, de découvrir les plaines, les montagnes, les rivières et mers de ces contrées qui ont été pillées depuis des millénaires, voyager au delà de l’imagination de ceux qui se sont érigés en Coregroup pour nous détruire mais nous diriger vers « les soleils des indépendances » à l’instar d’Ahmadou Kourouma et aussi nous lancer dans la lecture de divers chef-d’oeuvre comme « Filles d’Haïti », « L’année Dessalines », « La maison du Père » ou « Les bouts de bois de Dieu ». Pour lui, les noms de Paul Laraque, Yanick Lahens, Emile Célestin Meggie, Jean Metellus, Marie Vieux Chauvet, Manno Ejèn, Bonel Auguste, Inema Jeudi, MBitako, Ousmane Sembene et Birago Diop devraient être plus présent que les auteurs imposés par les pays occidentaux.
À noter que le nom de Romy Jean François a figuré sur la liste de bon nombre d’auteurs distingués en lice pour des prix littéraires à l’étranger. Certains de ses livres qui ne sont pas disponibles en librairie en Haïti peuvent se commander en ligne sur le site d’Amazon.