Le comité de lecture du Prix RFI Théâtre a annoncé, le 11 juillet, la liste des 12 finalistes de l’édition 2025. Trois dramaturges Haïtiens, Rolaphton Mercure, Jamie Moom Dayiti et Smeralda Jean Philippe Tanis, figurent sur cette liste.

Pour cette 12e édition du Prix RFI Théâtre, 143 textes provenant de 22 pays différents ont été reçus. Le comité de lecture du Collectif À mots découverts, composé de Elise Blaché, Françoise Cousin et Christine Gagnepain, en a finalement retenu 12 dont 5 écrits par des femmes. Dans cette liste finale soumis au jury figurent, comme à l’accoutumée, plusieurs Haïtiens.

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Rolaphton Mercure, actuel lauréat du Prix international de l’invention poétique (Balisaille) et déjà finaliste du Prix RFI Théâtre en 2023 a été sélectionné pour sa pièce « Furieuses ». Son œuvre est décrite, par le comité de lecture comme « un drame coup de poing qui, dans une langue lyrique, met en lumière, les violences faites aux femmes et les puissances des qu’en dira-t-on ».

Avec « Traduit du délire » Jamie Moom Dayiti s’offre une place dans la dernière ligne droite de ce prix tant convoité. Dans sa pièce, elle met en scène Ti Paul Par-O-Carnage qui a participé a une tuerie et a assisté à l’exécution de son ami gay, Ricardo. Entre remords et vengeance portés par ce personnage, ce texte est « une dénonciation fine et nuancée de la corruption du pouvoir, de l’implication de la communauté internationale et de l’homophobie des gangs ».

La dernière sélectionnée côté Haïtien est Smeralda Jean Philippe Tanis. Elle doit cette place parmi les finalistes grâce à sa pièce « Épine » qui fait preuve d’une « écriture fine pour un sujet brûlant : celui des femmes bourreaux sous les régimes des dictatures ». Elle y prend en compte la période des Duvalier. Son propos s’avère juste et sensible sur une réalité tue et difficile.

Depuis sa création, le Prix RFI Théâtre a récompensé deux dramaturges Haïtiens. Il s’agit de Jean D’Amérique, primé pour sa pièce « Opéra poussière » en 2021 et Gaëlle Bien-Aimé pour « Port-au-Prince et sa douce nuit » en 2022. Plus d’une dizaine d’haïtiens ont déjà eu l’honneur d’intégrer la liste finale

Le lauréat bénéficiera de diverses récompenses et accompagnements tels que : Résidences d’écriture à Saint-Louis (Sénégal), Limoges et Paris, résidence de création au CDN Normandie-Rouen, dotation de la SACD et de l’Institut français ou encore mise en ondes sur RFI + Lecture au Festival d’Avignon. Le nom du lauréat, à en croire la coutume, sera révélé en septembre prochain.

Jephte Estiverne