Né le 29 décembre 2002 à Delmas d’une famille protestante, Youven Beaubrun de son vrai nom, est le benjamin d’une fatrie de dix enfants. Sous les températures à la fois humides et chaleureux de Thomassin, le temps a été témoin de l’adolescence de celui qu’on surnomme le Lion de la scène.
Il a été scolarisé dans un premier temps pour ses études primaires à l’Institution Mixte des Frères Chrétiens et dans un second temps à l’Ecole Congréganiste Saint Vincent de Paul, pour ses études secondaires. Au terme de ses études classiques, il a entrepris des études en entrepreneuriat culturel au Trace Academia en relation avec l’Université Senghor au Côte d’Ivoire.
Les écrits ont toujours fait partie de sa vie. Dès son plus jeune âge, Beven Slameur, de son nom de scène, a été attiré par la magie de l’écriture. « Petit, j’ai été attiré par la poésie et la musique, particulièrement le rap. D’ailleurs, j’ai écrit mon premier texte à l’âge de six ans lorsque j’étais en deuxième année fondamentale. Depuis, je ne me suis jamais arrêté», déclare-t-il. L’année 2014 a été celle du bonheur. Puisque c’est à cette époque que le slam a réellement été introduit dans sa vie.
Autrefois passionné du football, Beven Slameur a trouvé ses repères dans les livres. Sa passion se tourne dès à présent autour de la littérature, de la poésie – de l’art d’une manière globale. De ce fait, il utilise son côté cinéphile pour enrichir son univers de l’art de la scène. Au quotidien, il passe près de quatre heures à visionner des spectacles de stand up sur Montreux, Marrakech du rire. C’est d’ailleurs son hobby !
Comme tout passionné des mots, du verbe ou encore des livres – des écrits – le natif de Delmas nous a dressé une petite liste très restreint des quelques écrivains qui ont influencé sa plume. En tête de cette liste figure le philosophe, romancier, dramaturge, essayiste, nouvelliste et journaliste français d’origine algérienne Albert Camus, auteur de l’ouvrage à succès « L’Etranger ». Est venu ensuite le nom de l’un des auteurs contemporains haïtiens le plus lu de sa génération, Gary Victor. Lui qui a tant influencé la jeunesse haïtienne par un nombre incalculable d’ouvrage. À la fin, l’auteur américain John Calvin Maxwell termine cette liste.
Le slam occupe une place particulière dans la vie de Beven Slameur. Pour lui, c’est une autre façon d’exister, d’exprimer ses sentiments militants. Aussi est-il une forme de combat a l’égard de ses convictions, sa position et ses compréhensions sur la vie. Il est avant tout, poursuit-il, un pinceau qui me permet de peindre la vie d’ici (en référence à Haïti).
«Quand j’écris, je me sens comme emporté vers un autre monde. Lequel je ne saurais décrire avec des mots. Mais j’ai comme l’impression d’avoir le pouvoir de réinventer le monde et mon existence. C’est comme atteindre le paroxysme d’un bonheur à chaque fois inouï », insiste le slameur.
La carrière professionnelle de Beven Slameur a officiellement débuté en 2019 avec son tout premier texte titré « Pakou pèp sa ». Dès lors, son parcours dans l’univers du slam n’est que de satisfaction. Ses efforts ont été récompensés à sa juste valeur. En 2021, il a été champion national de slam. Il a reçu le titre de « révélation de l’année » en 2022 par la Fédération Haïtienne de Slam. Il a remporté en 2023 le grand vainqueur du championnat national de slam inter-universitaire. Au cours de cette même année il a été nominé dans le top trois des meilleurs slameurs de l’année.
Le jeune talentueux slameur aura l’occasion de faire valoir ses talents en terre étrangère. En effet, le Lion de la scène sera le représentant de la terre de Dessalines à la onzième édition de la coupe du monde inter-universitaire de slam qui sera organisée du 16 au 25 mai 2024 à Libreville au Gabon. Tout de suite après, il s’envolera en terre mexicaine à Cuidad Juarez pour la Copa America de Slam qui débutera du 21 au 30 juillet 2024.
Youven Beaubrun dit Beven Slameur rêve de se faire une place dans la littérature contemporaine haïtienne. «En conséquence, à chaque fois j’essaie de me rapprocher un peu plus des livres», confie-t-il.